Et si le sens était la vraie source de performance ?

La question du sens est une question qui me préoccupe depuis longtemps. Dans mes échanges avec des jeunes en quête de réussite (notamment dans les domaines de l’entrepreneuriat, de l’engagement associatif ou du développement professionnel) je remarque une tendance récurrente : on se concentre énormément sur la nature des projets, sur les actions à mener, sur les stratégies de mise en œuvre. On veut que ce soit concret, rapide, efficace. Mais bien souvent, on accorde peu d’attention aux motivations profondes qui nous animent. Rares sont ceux qui s’interrogent sur les valeurs qu’ils cherchent à incarner, ou sur le sens profond de ce qu’ils entreprennent.

Or, je reste convaincu que la durabilité d’un projet, sa capacité à résister aux vents contraires et à garder le cap, repose justement sur cette dimension invisible : le sens. Un projet auquel on donne du sens devient plus qu’un ensemble de tâches à exécuter. Il devient une histoire dans laquelle on s’inscrit, une cause qui nous dépasse, un engagement qui nous transforme.

Mais alors, comment le sens peut-il devenir un moteur de persévérance, et même un levier d’excellence dans notre travail ?

1. Le sens donne une direction claire

Lorsque les difficultés surgissent — et elles surgissent toujours — c’est le sens qui nous permet de rester debout. Il agit comme une boussole intérieure. On sait pourquoi on s’est engagé, pourquoi on continue, même quand c’est difficile. C’est ce pourquoi qui donne du poids à nos efforts et qui empêche l’abandon.

2. Le sens nourrit une motivation durable

À la différence de la motivation extrinsèque (l’argent, le statut, la reconnaissance sociale), la motivation née du sens est plus stable, plus intime, plus puissante. Elle ne dépend pas du regard des autres, mais d’une cohérence personnelle. Travailler avec du sens, c’est ne plus "subir" ses journées, mais les habiter avec envie.

3. Le sens pousse à l’excellence

Lorsqu’un projet fait écho à nos valeurs, il devient impossible de faire les choses à moitié. On veut bien faire, non pas par obligation, mais par fidélité à soi-même. Cela crée une exigence de qualité, un souci du détail, une rigueur naturelle. Le sens ne garantit pas la perfection, mais il appelle à donner le meilleur de soi.

Repenser nos projets à partir du sens

Il est temps, peut-être, de remettre le sens au centre de nos réflexions. Avant de nous demander quoi faire ou comment le faire, demandons-nous pourquoi le faire. Qu’est-ce que ce projet vient nourrir en moi ? Quelle valeur vient-il incarner ? Quelle histoire suis-je en train d’écrire à travers lui ?

Car un projet qui a du sens pour soi a plus de chances d’avoir du sens pour les autres. Et dans un monde en quête d’authenticité, de cohérence et d’impact réel, c’est probablement cela, le vrai moteur d’un engagement durable et transformateur